Pourquoi mange-t-on du popcorn devant les films?

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Quand on entre dans une salle de cinéma aujourd’hui, difficile de ne pas passer devant une personne mangeant du popcorn. Parfois, il arrive même d’avoir envie d’en manger chez soi, devant son écran de télé ou d’ordinateur. Mais cela n’a pas toujours été le cas, explique le Smithsonian Mag, qui revient sur l’expansion de la consommation de popcorn devant les films.

Contrairement à ce que certains pourraient penser, le maïs à éclater (la seule espèce de maïs qui permet de faire du popcorn) n’est pas arrivé tout seul aux Etats-Unis. «Plus probablement, les baleiniers nord-américains sont venus au Chili, ont trouvé plusieurs variétés de maïs à éclater, les ont ramassés et ont pensé que c’était mignon, et les ont ramenés en Nouvelle Angleterre au début du XIXe siècle», explique Andrew Smith, auteur de Popped Culture: A Social History of Popcorn (Culture éclatée: une histoire sociale du popcorn).

Le popcorn s’est ensuite répandu rapidement à tel point que le mot, en tant qu’en-cas, rentre dans le Dictionnaire des américanismes en 1848.

En 1885, dans les rues et partout ailleurs même, les gens mangent du popcorn, mais pas au théâtre, encore moins au cinéma.

«Les cinémas ne voulaient rien avoir à faire avec le popcorn, raconte Smith, parce qu’ils essayaient de répliquer ce qui était fait dans les vrais théâtres. Ils avaient de magnifiques moquettes et tapis, et ne voulaient pas de popcorn dessus.»

En outre, à l’époque des films muets, personne ne voulait entendre le son désagréable du mâchouillement de cette confiserie, rappelle le site officiel des Oscars. D’autant que les cinémas tentaient alors d’attirer une clientèle plus aisée. Déjà à l’époque, faire dans le haut-de-gamme voulait dire ne pas s’éclater.

Avec l’arrivée du son au cinéma en 1927, le public évolue. De 25 millions de spectateurs par semaine en 1925, les cinémas atteignent 90 millions en 1930, détaille Andrew Smith dans son le livre.

C’est finalement la Grande Dépression qui va déclencher l’arrivée du popcorn dans les salles obscures. Son prix peu élevé le rend accessible à bon nombre de personnes qui vont se divertir à moindre coût au cinéma. Le snack est toutefois considéré comme clandestin et se vend encore dans la rue devant les établissements, rapporte Smith.

Les dirigeants de cinéma finissent au milieu des années 1930 par réaliser les profits qu’ils peuvent faire en fabricant et commercialisant eux-mêmes le popcorn. En 1945, plus de la moitié de la consommation américaine de ce maïs à éclater est consommé au cinéma. Mais cet âge d’or arrive à sa fin, rapporte Smith:

«L’industrie du popcorn s’affaisse dans les années 1950 quand les Américains commencent à regarder de plus en plus de films à la télévision et de moins en moins au cinéma.»

La difficulté de faire cet en-cas soi-même est la raison principale de cette surconsommation dans un lieu public. Des marques se lancent alors dans le popcorn à cuire au micro-ondes. La présence de plus en plus courante d’un four dans chaque foyer dans les années 1970 est un nouveau boom pour l’industrie du maïs à éclater.

Rentré dans la culture populaire et associé définitivement aux films, le petit grain de maïs n’a pas fini de faire « POP »!

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